Philae s’est réveillé, et nous l’a communiqué !
Après 7 mois d’hibernation, Philae a donné deux fois signe de vie, peu avant minuit, lors des nuits de samedi à dimanche et de dimanche à lundi. L’espoir de voir Philae se réveiller et de nous le communiquer vient de se réaliser.
Les informations transmises (« données de servitude ») indiquent un bon état général en vue d’une reprise des activités scientifiques. Les deux unités de traitement des données sont opérationnelles, les températures internes sont suffisantes pour la mise sous tension des systèmes et la recharge des batteries, les panneaux solaires reçoivent assez d’énergie (25W en pointe) pour permettre un fonctionnement satisfaisant – ils ne sont pas recouverts de poussière organique absorbante ni de glace réfléchissante, malgré l'activité cométaire ; les fonctions essentielles sont assurées.
La transmission des données, de Philae vers Rosetta (l'orbiteur), n’a été que de très courte durée (85s pour le premier contact, moins encore pour le second), vraisemblablement pour des raisons de pure géométrie : à cause de l’activité cométaire, il a fallu éloigner Rosetta du noyau (à plus de 200 km), imposant un pointage précis pour assurer la liaison avec Philae (dont on ne connaît toujours pas avec précision la position et l’attitude), qui ne s’est trouvé réalisé qu’à la marge. C’est à cette optimisation (orbite et attitude de Rosetta) que va porter l’essentiel de l’effort de ces prochains jours, afin d’atteindre des durées de liaison de plusieurs dizaines de minutes à chaque rotation cométaire. De telles durées rendront possible la réception par Philae des commandes pour les nouvelles séquences de mesures et d’observation, qui ont déjà été préparées et testées au sol, puis pour la transmission vers Rosetta (puis la Terre) des données scientifiques qui en seront acquises.
Parmi les toutes premières mesures seront programmées de nouvelles images par les caméras CIVA, sous des éclairements différents, pour caractériser l’environnement de Philae. Ensuite la collecte et l'analyse d'échantillons devraient être réalisées, pour parfaire l'identification de la composition du matériau cométaire.
Pour Philae et pour les équipes scientifiques et techniques, dont celle de l’IAS, très impliquée dans l’ensemble de cette mission, la fantastique aventure continue !
Contact à l'IAS: Jean-Pierre Bibring
Communiqué ESA : https://www.esa.int/Science_Exploration/Space_Science/Rosetta/Rosetta_s_lander_Philae_wakes_up_from_hibernation
Communiqué CNRS/INSU : http://www.insu.cnrs.fr/node/5367
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vue d'artiste de l'atterrissage de Philae (qui s'est en réalité posé sur un terrain bien plus escarpé). Crédits: ESA/ATG medialab.