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La première collecte in situ de grains d’un astéroïde carboné a été réalisée avec succès, par la sonde japonaise Hayabusa2

01/03/2019 - 12:00

Cette étape de la mission Hayabusa2, réalisée le 22 février 2019, était la plus périlleuse, exigeant de poser en douceur l’ensemble de la sonde sur une surface très accidentée, recouverte de blocs de toutes dimensions. Elle démontre une extraordinaire maîtrise opérationnelle des équipes de l’ISAS/JAXA. Une seconde collecte pourrait avoir lieu dans quelques mois, avant le départ de l’astéroïde prévu pour la fin de cette année, et une arrivée sur Terre un an plus tard. Nos laboratoires devraient ainsi disposer en 2021, pour la première fois, d’échantillons prélevés à même l’un des plus anciens objets du système solaire, riches en particulier des composés organiques qui ont pu jouer un rôle majeur dans l’évolution vers le vivant sur Terre.

 

À leur retour dans la « curation facility » de l’ISAS, à Sagamihara/Tokyo, les échantillons seront caractérisés avant d’être distribués aux équipes scientifiques sélectionnées. À la demande de nos partenaires de l’ISAS, l’IAS va livrer un instrument MicrOmega pour permettre une caractérisation microscopique infrarouge, non destructive, grain par grain, de ces échantillons, tant du point de vue de leur composition minéralogique que de leur teneur en phases hydratées et carbonées.

 

Avec cette mission, le Japon inaugure avec brio une nouvelle phase de l’exploration spatiale du système solaire, couplant observations à distance, caractérisations in situ et retour d’échantillons. Devraient suivre la mission Osiris-Rex (NASA), avec une collecte d’échantillons de Bennu, un autre astéroïde carboné ; les missions chinoises Cheng’e 5 et 6, avec retours automatiques d’échantillons lunaires ; la mission MMX (lancement 2024) de l’ISAS/JAXA, à laquelle le CNES et l’IAS coopèrent ; et la mission MSR (Mars Sample Return), pour la fin de la décennie. L’IAS, par l’expertise acquise tant dans le développement d’instruments embarqués que par les analyses au sol d’échantillons extraterrestres, est partenaire potentiel de toutes ces missions.

 

Contact à l'IAS : Jean-Pierre Bibring

 

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Image de la zone dans laquelle Hayabusa 2 s'est posée, prise au départ de la sonde (dont on voit l'ombre sur la surface).

Crédits: JAXA, University of Tokyo, Kochi University, Rikkyo University, Nagoya University, Chiba Institute of Technology, Meiji University, University of Aizu, AIST.

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